Démarche

Ma double formation d’architecte et d’artiste influence mes recherches plastiques. Mon activité artistique se compose de deux volets : un travail sur les bâtiments intitulé « Langage des murs » et un travail de recherche artistique libre, aussi bien sur les sujets abordés que sur les techniques exploitées, intitulé « Les choses qui se font toutes seules ».

BATIMENTS – LANGAGE DES MURS

Les bâtiments savent parler. Tout comme nous, ils ont un corps, tout comme nous, ils ont une peau qui au fil du temps, se fait marquer par des cicatrices, des traces, des stigmates. Certains bâtiments sont discrets, d’autres – exubérants et bavards. Leur langage c’est la lumière rasant les textures du sol, c’est l’écho qui porte les voix du passé, ce sont les couches des peintures et des papiers peints qui se superposent, qui recouvrent des histoires anciennes pour les cacher, les accumuler.

Le langage des bâtiments est souvent silencieux, mais il suffit d’y être attentif pour pouvoir accéder à l’héritage qui nous a été laissé par nos prédécesseurs. Les bâtiments sont porteurs de la mémoire collective qui participe à la construction de notre propre identité. C’est la raison pour laquelle je m’intéresse à sa préservation.

Lors de la rénovation d’un bâtiment, il n’est pas toujours possible de préserver son authenticité ou de revenir à ses origines. Les choix architecturaux sont souvent soumis à des contraintes techniques et fonctionnelles qui parfois font le sacrifice de l’âme du bâtiment, véhiculée à travers les siècles.

Dans le contexte actuel, où le temps semble s’accélérer, la mémoire véhiculée par les bâtiments peut beaucoup nous apprendre sur notre histoire commune. C’est cette mémoire collective qui s’exprime à travers le patrimoine architectural qui conditionne mes recherches artistiques.

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RECHERCHES – LES CHOSES QUI SE FONT TOUTES SEULES

Le point de départ de chacune de mes œuvres est le sentiment d’émerveillement provoqué par la vie et par les choses qui m’entourent. Une trace d’humidité sur le sol, une coulure sur une façade d’un bâtiment, un enduit vieilli par le temps qui se décroche faisant apparaitre des couches inférieures, une vibration créée au passage de la lumière… Ces images spontanées, dépourvues d’intention humaine, apparaissent comme des compositions abstraites sur les surfaces de nos villes, nos bâtiments, nos corps…

Ces compositions, je les appelle « les choses qui se font toutes seules ». Je les récolte à l’aide de différentes techniques : photographies, grattages, empreintes, croquis ou autre, pour ensuite les assembler, les recopier, les modifier, les retranscrire à l’infini afin d’arriver à une œuvre qui me provoquera une émotion à son tour.

Dans mon travail je cherche à établir un dialogue avec ces « choses qui se font toutes seules », qui sont un pur produit des forces de la nature. Mes œuvres sont le résultat d’un dialogue avec ces forces qui me permet de trouver ma place dans ce monde qui a toujours existé et qui un jour continuera à exister sans moi.

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