BATIMENTS – LANGAGE DES MURS
Les bâtiments savent parler. Tout comme nous, ils ont un corps, tout comme nous, ils ont une peau qui au fil du temps, se fait marquer par des cicatrices, des traces, des stigmates. Certains bâtiments sont discrets, d’autres – exubérants et bavards. Leur langage c’est la lumière rasant les textures du sol, c’est l’écho qui porte les voix du passé, ce sont les couches des peintures et des papiers peints qui se superposent, qui recouvrent des histoires anciennes pour les cacher, les accumuler.
Le langage des bâtiments est souvent silencieux, mais il suffit d’y être attentif pour pouvoir accéder à l’héritage qui nous a été laissé par nos prédécesseurs. Les bâtiments sont porteurs de la mémoire collective qui participe à la construction de notre propre identité. C’est la raison pour laquelle je m’intéresse à sa préservation.
Lors de la rénovation d’un bâtiment, il n’est pas toujours possible de préserver son authenticité ou de revenir à ses origines. Les choix architecturaux sont souvent soumis à des contraintes techniques et fonctionnelles qui parfois font le sacrifice de l’âme du bâtiment, véhiculée à travers les siècles.
Dans le contexte actuel, où le temps semble s’accélérer, la mémoire véhiculée par les bâtiments peut beaucoup nous apprendre sur notre histoire commune. C’est cette mémoire collective qui s’exprime à travers le patrimoine architectural qui conditionne mes recherches artistiques.